Cléry-Saint-André

8,00 

La collégiale Notre-Dame

Description

Situé sur la rive gauche de la Loire à une quinzaine de kilomètres d’Orléans,Cléry-Saint-André a longtemps été un bourg constitué, le long de la route d’Espagne, de maisons consacrées au service des voyageurs et des pèlerins et de la collégiale abritant le tombeau du roi Louis XI.

Reconstruite au XVe siècle par Charles VII puis Louis XI, la collégiale Notre-Dame de Cléry, un temps érigée au statut de chapelle royale, est un bel édifice gothique de style flamboyant long de 76 mètres et d’une hauteur de 26 mètres. La pureté et l’élégance de son architecture en font un exemple accompli de l’équilibre entre une certaine exubérance formelle du XVe siècle et la rigueur recherchée qui exalte les lignes, simplifie les volumes et réduit le décor architectural, mêlant aux modèles parisiens des manières de bâtir de l’Orléanais.

Les verrières originelles constituaient l’unique décor architectural de l’édifice auquel elles donnaient vie et chaleur. Détruites en 1562, elles ne furent que partiellement remplacées. Les vitraux historiés du choeur et de la chapelle d’axe datent du dernier quart du XIXe siècle tandis que les autres verrières datent des années 1960. Le grand vitrail de la façade occidentale, mis en place en 2000, vient parachever une restauration ayant pour objectif de redonner toute son ampleur et sa qualité à cet édifice, classé Monument historique depuis 1840.

Auteurs

Direction de l’Inventaire du Patrimoine
de la Région Centre

Par Philippe Araguas et Marie-Anne Sarda
Photographes : Robert Malnoury, Mariusz Hermanowicz
et François Lauginie

Extrait

L’origine du sanctuaire est une banale histoire de découverte d’une fruste statue de la Vierge bientôt investie de pouvoirs miraculeux par des populations baignées dans la religiosité omniprésente du xiii e siècle finissant. Une petite chapelle s’éleva bientôt, dans les années 1280, sur les lieux de la découverte, dans la paroisse de Saint-André de Cléry. Le potentat local était le seigneur de la maison noble de La Salle, Simon de Melun, maréchal de France, qui devait trouver la mort de la main des couteliers flamands sur le champ de bataille de Courtrai en 1302. Par son testament, Simon de Melun fondait à Cléry une collégiale de chanoines. L’évêque d’Orléans, de qui dépendait l’église, en confirma
les dispositions par ordonnance datée du 1er décembre 1302.

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La muraille établie en 1546 autour du cloître pouvait suffire à protéger Cléry contre des bandes de maraudeurs, mais non contre les troupes des protestants qui saccagèrent la ville en 1562 ; elle ne fut étendue à l’ensemble de la ville qu’en 1583.

L’ attachement au modèle de Notre-Dame de Paris (transept non saillant, déambulatoire sans chapelles rayonnantes) pourrait, vers 1450, faire taxer d’archaïsme le maître de l’oeuvre, à ce jour inconnu, si la minceur des murs et des supports, la grande régularité du plan seulement altéré par le maintien au nord du clocher primitif et l’adjonction de chapelles (celles du nord ont été détruites) ne témoignaient de la virtuosité de cette architecture. Y. Blomme a signalé des parentés entre Cléry et la cathédrale de Saintes pour la nef et pour le voûtement déambulatoire, dont un précédent peut être trouvé à la cathédrale du Mans. Dans l’élévation, la tension extrême des lignes de force trouve son contrepoint (et son faire-valoir) dans la souplesse et la variété des remplages de baies.

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La prépondérance de la technique s’affirme dans les détails de l’articulation des éléments architecturaux (murs, arcs-boutants, culées, contreforts, rampants des pignons). La précision de la stéréotomie exaltée ici par la blancheur d’une pierre calcaire au grain très fin est l’ornement principal
de ces larmiers dépourvus de mouluration superflue. Surgissant de façon incongrue dans ce monde d’abstraction, une forme animale perchée sur l’arête d’un rampant ou lovée sur un culot n’a d’autre signification que d’affirmer l’irrépressible goût du pittoresque brimé par un art excessivement épuré.

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La chapelle Saint-Jacques s’ouvre largement sur le bas-côté au niveau de la cinquième arcade sud. Un grand arc brisé richement décoré inscrit la composition décorative d’un grand remplage organisé à partir de deux grands arcs en accolade superposés (l’arc inférieur a disparu). Deux niches surmontées de dais architecturés abritaient des statuettes, peut-être la Vierge et saint Jean, de part et d’autre de la croix qui tenait lieu de fleuron à l’accolade supérieure ; elles étaient ainsi placées dos à dos avec les représentations d’Adam et d’Ève qui se logeaient dans des niches semblables ouvertes sur l’intérieur de la chapelle. La clôture de bois, au riche décor, porte la date de 1622.

Fiche technique

Parution : Juillet 2014
Couverture souple à rabats
Format : 11 x 22 cm
64 pages
86 images

Collection Parcours du Patrimoine

Informations complémentaires

Poids 0,37478584571429 kg