Manoir de Courboyer à Nocé

4,00 

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782362191145 Catégories : , , , , , , ,

Description

Dominant la vallée de l’Erre, le manoir de Courboyer a été érigé dans un contexte de paix, à la fin du XVe siècle. La qualité de son élévation en fait l’un des plus remarquables du Perche, ancien comté sis entre Val de Loire et Paris, où se concentrent nombre de logis seigneuriaux. Cet ancien fief relevant de la châtellenie de Bellême connut, en dépit de propriétaires puissants comme Pierre de Fontenay (1541-1610), quelques périodes de déshérence qui eurent une forte incidence sur les bâtiments, sauvés in extremis de la ruine au XVIIIe siècle par la famille de Barville.
Au XIXe siècle, au centre d’un domaine transformé en ferme d’élevage depuis l’Empire, se dressait la silhouette romantique du manoir longtemps inoccupé. Le bâtiment inspira même en 1892 à l’architecte
Charles Wable, disciple de Viollet-le-Duc, un projet de restitution des dispositions défensives, admirable rêve de papier.
Le manoir de Courboyer impose toujours l’élégance de ses façades au sein d’un environnement bocager préservé. Devenu le siège emblématique du Parc naturel régional du Perche en 2003 au terme d’une restauration exemplaire, il assure la promotion des spécificités naturelles, culturelles et patrimoniales d’un territoire doté d’une forte identité.

 

Auteurs

Région Basse-Normandie

Texte : Elisabeth Gautier-Desvaux et Florent Maillard
Photographies : Patrick Merret

Extrait

Les Courboyer, artisans de la construction du manoir (fin XVe siècle)

À la fin de la guerre de Cent Ans, Guyot Le Raygnel, époux de Marie de Cintray, est attesté seigneur de Courboyer. Leur fils cadet, Jehan de Courboyer, qui s’était illustré lors de la conquête italienne, fut sans doute le constructeur du manoir : des analyses de la charpente du logis, pratiquées en 2014, situent la date d'abattage des arbres employés dans ce chantier en 1495 ou 1496. Jehan fonda également la chapelle manoriale le 3 novembre 1500 « en l’honneur de Dieu et de sa benoiste sacrée mère », chapelle connue en 1731 sous la dédicace à « Nostre Dame de Pitié ».
La lignée s’éteignit avec la mort de Marie de Courboyer, en 1594. Mariée quatre fois, elle n’eut pas de descendance mâle. Ses filles vendront leur part du domaine à Pierre de Fontenay, aux environs de 1600.

Extérieurs

Situé dans la vallée de l’Erre, le domaine de Courboyer s’étend sur 65 hectares dans un environnement bocager structuré par des haies basses délimitant prairies et vergers et de petits massifs forestiers cantonnés aux hauteurs du plateau qui culmine à 200 mètres. Le manoir, implanté à mi-pente à l’est, domine l’unique chemin qui le reliait à Mortagne-au-Perche jusqu’à ce qu’une route soit tracée en 1845 sur la crête du versant opposé de la vallée. C’est véritablement au niveau du « pourpris », espace protégé par un périmètre défensif, que se révèle le caractère imposant du logis. Orientée à l’est, à l’instar de nombreux manoirs, suivant les recommandations des traités agronomiques de l’époque, sa façade principale reçoit l’essentiel des ouvertures. Ses fenêtres à croisée – à l’exception de celle de la grande salle du rez-de-chaussée surélevé repercée au XVIIIe siècle – sont encadrées de puissantes moulures prismatiques. Détruits au XIXe siècle, les meneaux et les traverses ont été restitués dans les années 1980 lorsque l’ancien propriétaire fit rénover l’édifice. Sur les cinq niveaux, trois sont habitables : le rez-de-chaussée surélevé et les deux étages. Chacun comprenait initialement trois pièces à feu, deux dans le corps de bâtiment principal séparées par une cloison et une troisième située dans la tour arrière et accessible depuis la plus grande pièce.

Intérieurs

...

L’accès à la salle du guetteur*, également appelée chambre des muses, se fait par un escalier secondaire en encorbellement adossé à la tour d’escalier demi-hors-œuvre. La première fonction de cette pièce était de servir de lieu de guet, comme en témoignent les meurtrières et les deux fenêtres permettant de surveiller les allées et venues. À la fin du XVIe siècle, Jacques de Frébourg – époux de Marie, fille de Marie de Courboyer et de François Guérin, sieur de La Houdarie – la convertit en cabinet d’étude et fit graver sur le linteau de la cheminée l’inscription latine qui signifie : « Maison des muses et de Jacques de Frébourg, avocat au siège de Bellême et gendre de cette maison. Fait l’an du Seigneur 1589, le jour 4 du mois de septembre. »
Dès 1735, cette pièce fut transformée en pigeonnier à la suite de la disparition du colombier qui se trouvait non loin du logis manorial. Des « boulins » (alvéoles) en terre crue sont alors ménagés le long des murs pour permettre aux pigeons d’y loger. À la fin du XXe siècle, ils furent détruits et la pièce retrouva sa fonction initiale.

Sommaire

  • Les origines
  • Les Courboyer, artisans de la construction du manoir (fin XVe siècle)
  • Courboyer, un manoir du début de la Renaissance
  • La chapelle Notre-Dame de Pitié
  • Grandeur et servitude : Courboyer aux XVIIe et XVIIIe siècles
  • Vers une destinée agricole : de la Révolution à la fin du XIXe siècle
  • Le siège emblématique du parc naturel régional du Perche
  • Visite
  • Extérieurs
  • Intérieurs
  • La chambre du guetteur
  • La charpente          
  • L’ancienne ferme
  • Le domaine de Courboyer, reflet du patrimoine naturel percheron      

Fiche technique

Parution : Septembre 2015
Couverture souple à rabats
Format : 11 x 22 cm
32 pages
35 images

Collection Parcours du patrimoine

Informations complémentaires

Poids 0,22046226218488 kg