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Empreintes italiennes

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Marseille et sa région

Description

Le cosmopolitisme marseillais évoque aujourd’hui une population bigarrée évoluant autour du port colonial, mais aussi l’histoire récente de la région, où les migrants sont largement issus d’Afrique du Nord. C’est oublier que, pendant longtemps, ce sont nos voisins transalpins qui ont occupé le devant du tableau jusqu’à représenter près du quart de la population marseillaise au début du XXe siècle.
Marseille et sa région, sont, avant tout, des terres où les Italiens ont laissé leurs empreintes. C’est leur histoire des années 1840 aux années 1940 que ce livre vous fera découvrir. En laissant une large place aux sources et témoignages, les auteurs tentent d’en écrire d’autres facettes, en réinterrogeant le processus d’intégration.

Auteurs

Stéphane Mourlane, agrégé et docteur en histoire, ancien membre de l’École française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille et chercheur au sein de l’UMR 7303 TELEMMe à la Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aix-en-Provence.

Céline Regnard, ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay St Cloud, agrégé et docteur en histoire, est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille et chercheur au sein de UMR 7303 TELEMMe à la Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aix-en-Provence.

Extrait

« Un jour, pour calmer mon esprit en proie au doute, j’ai dû acheter une géographie et contrôler de mes yeux que Marseille était bien dans un département qui s’appelait les Bouches-du-Rhône. J’ai fermé la géographie. Le lendemain, je l’ouvris de nouveau. Marseille était dans les Bouches-du-Rhône, cependant les Bouches-du-Rhône devaient être en Italie. Et bien ! non, ce département était en France ». C’est avec malice, et un brin d’inquiétude, qu’Albert Londres décrit dans Marseille Porte du Sud l’importance qu’a prise la population italienne de la cité phocéenne en 1926.
À la date à laquelle écrit le journaliste, cette très forte empreinte est le résultat de près d’un siècle d’immigration dans la région marseillaise. Depuis 1911 et tout au long de l’entre-deux-guerres, la présence italienne tend à se stabiliser autour de 100 000 personnes dans les Bouches-du-Rhône. Les Italiens sont arrivés massivement au cours de la seconde moitié du XIXe siècle : leur nombre a, en effet, été multiplié par près de 7 entre 1851 et 1911, passant de 4 % à 14 % des habitants du département. Ils incarnent quasiment à eux seuls l’immigration dans le département, au moins jusqu’au premier conflit mondial : ils représentent entre 80 et 90 % de la population étrangère du département de 1851 à 1911. Les Bouches-du-Rhône accueillent donc une grande part de l’immigration italienne en France La concentration y est unique en Europe jusqu’à la Première Guerre mondiale. Par la suite les migrants italiens se dirigent davantage vers le Nord, l’Est, la région parisienne ou le Midi aquitain. Dans les Bouches-du-Rhône, environ 9 Italiens sur 10 résident à Marseille où ils représentent, en tenant compte des naturalisés, environ un quart de la population en 1911. Cela est lié, bien sûr, au poids démographique de Marseille dans la population départementale, mais pas uniquement. La ville offre de nombreux débouchés aux migrants, qui la privilégient tout au long de la période de la grande immigration italienne, du milieu du XIXe siècle au milieu de XXe siècle.

Fiche technique

Parution : Octobre 2013
Couverture souple à rabats
Format : 22 x 27,5 cm
136 pages
137 images

Informations complémentaires

Poids 1,763698097479 kg