En val de Bièvre

Extrait

Du dernier tiers du XVI^e siècle au milieu du siècle suivant, la campagne environnant Paris traverse une longue période de crises due aux guerres de Religion puis à la Fronde. Durant ces troubles, les villages d´Arcueil et de Gentilly « se sont renfermés de murs et de portes [pour échapper] aux foules et oppressions de toutes sortes de gens d´armes », comme l´indique une plainte adressée en 1589 au Bureau de la Ville de Paris. Les opérations militaires et les sièges de Paris s´accompagnent d´un cortège d´incendies et de pillages. Au lendemain de cette période d´instabilité, la région se trouve plus encore que par le passé dans la dépendance économique de la capitale toute proche, dont les couches sociales aisées accaparent la possession du sol. Le patrimoine ecclésiastique se trouve écorné — l´évêque de Paris, Henri de Gondi, vend en 1616 la seigneurie de Gentilly à un président du Parlement, Nicolas Chevalier, tandis que les religieux de Saint-Denis-de-l´Estrée se défont une génération plus tôt de leur seigneurie d´Arcueil mais plus encore celui de la paysannerie, première victime du climat d´insécurité que connaissent les campagnes parisiennes pendant près d´un siècle. Seul le village de Villejuif semble avoir conservé dans les derniers siècles de l´Ancien Régime une aristocratie de laboureurs, associant d´ailleurs souvent au travail de la terre les activités d´aubergiste et de maître de poste, tel celui qui se fit enterrer dans la nef de l´église dans les années 1580. Ce sont eux qui louent les grands corps de ferme du centre du village.