Le Grand-Pressigny

Extrait

Le musée départemental de Préhistoire Le château du Grand-Pressigny abrite l´un des plus riches musées de Préhistoire de France. La position géographique du château, au milieu d´ateliers de taille du silex parmi les plus vastes du monde, illustre bien l´importance de cette activité au cours de la préhistoire dans tout le secteur. Peu de temps après qu´en 1840 Boucher de Perthes eût fait reconnaître par le monde scientifique la haute antiquité de l´Homme, des savants vinrent au Grand-Pressigny et exposèrent dans la presse leurs convictions quant à ces ateliers tourangeaux. En 1857 le comte Alexis de Chasteignier avait signalé lors d´un congrès scientifique à Limoges ces vestiges de l´âge de pierre ; mais c´est un médecin du pays, le docteur Léveillé, qui, en 1864, découvrit l´importance de ces ateliers. L´abbé Brung, vicaire au Grand-Pressigny, puis curé de Chaumussay, travailla avec lui. De grands préhistoriens, comme Gabriel de Mortillet, Henry Christy, Édouard Lartet, vinrent sur place, mais aussi des centaines d´amateurs, anglais, allemands, belges, suisses, visitèrent (et pillèrent !) ces sites. De ce fait, musées et collections particulières des nations voisines se montraient riches en pièces fort rares, alors qu´au Grand-Pressigny il n´y avait aucun musée. À côté des collections Léveillé et Brung, on trouvait celles de M. Chauveau, instituteur et maire de Barrou, du docteur Chaumier, de J.-B. Barreau, de J.-M. Rougé... Certains d´entre eux conçurent le projet de rassembler les éléments d´un musée ; ce fut le docteur Chaumier qui le réalisa. En 1912, il installa à ses frais une superbe collection à l´hôtel de ville du Grand-Pressigny, approuvé en cela par le maire et le conseil municipal. À sa mort, la Société des Amis du Musée du Grand-Pressigny présidée par le docteur Bonamy, conseiller général d´Indre-et-Loire, prit la relève. Un premier catalogue, publié en 1922, fait mention de 8 vitrines et de 3 polissoirs ; un second, paru en 1930 avec des illustrations, mentionne toujours 8 vitrines, mais aussi 6 autres dans la salle de Justice de Paix, et 7 polissoirs. Ce musée, classé monument historique le 3 avril 1930 et placé sous l´égide du Département d´Indre-et-Loire, était toujours géré par la Société des Amis du Musée. En 1948, M. Robert Vivier, préfet du département, agrégé de l´université et lettré averti de toutes les richesses archéologiques de la Touraine, songea à réunir toutes ces collections dans le cadre du château, une propriété départementale qui hébergeait alors la gendarmerie locale. Le conseil général sur proposition de son président, le professeur Guillaume-Louis, qui était aussi président des Amis du Musée, accepta à l´unanimité ce transfert. À l´ouverture du musée, les plus belles pièces furent présentées dans les salles du rez-de-chaussée, pendant que, en 1950, on restaurait la grande salle du premier étage. Les aménagements se firent à l´aide de subventions de l´administration des monuments historiques et du Département. Aux collections de préhistoire vint se joindre un magnifique ensemble de fossiles légué par M. Georges Lecointre, ancien Président de la Société Géologique de France.