Polia, revue de l´art des jardins n°10

15,00 

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782362190315 Catégories : , , , ,

Description

Au sommaire de Polia…

  • Territorialités et parcs à l’âge classique : pour une approche critique de la notion de territoire
  • La peuplomanie dans les jardins de la seconde moitié du XVIIIe siècle en France : propos inspirés par les peupliers de Méréville
  • Paysage du Grand Tour et imaginaire des jardins : Pierre-Adrien Pâris « jardineur »
  • Les jardins des résidences du Prince-Évêque François-Charles de Velbruck à travers le « répertoire » de ses biens dressé en 1784 et d’autres documents d’archives

Polia, revue de l’art des jardins… Publication scientifique consacrée à l’histoire de l’art des jardins

Polia est constitué de 3 rubriques principales : études, documents, actualités, auxquelles s’ajoutent un éditorial et des comptes rendus sur les livres parus ou les expositions. Soucieuse de lier le passé à l’avenir, la revue aborde aussi bien la conservation et la restauration des jardins anciens que la création contemporaine en donnant la parole à des propriétaires privés ou à des gestionnaires publics.

Auteurs

Par Collectif

 

Extrait

L´activité de Pierre-Adrien Pâris dans le domaine des jardins, et plus largement du paysage, s´articule autour de 3 grands pôles. D´abord, la très importante collecte de dessins de vedute mais, plus encore, de relevés systématiques des villas de Rome et de ses environs et de leurs jardins qu´il exécute pendant ses séjours dans la ville éternelle, puis son travail de « jardineur » à proprement parler qui l´amènera à concevoir et réaliser 6 jardins d´hôtels particuliers, tant à Paris qu´en province, et aussi les parcs de 8 châteaux, principalement en Normandie, enfin les innombrables « jardins d´illusion » qu´il imagine pour le théâtre. Ces 3 registres d´activité « hortésienne » doivent, néanmoins, être considérés d´un point de vue unique et complémentaire. Pâris puisera toute sa vie dans ses portefeuilles romains qu´il complètera au cours de ses nouveaux séjours, et, parfois, il faut un œil très exercé pour établir un distinguo entre un souvenir d´Italie, un projet pour un site précis et une esquisse théâtrale. Par ailleurs, la plupart des jardins qu´il a aménagés ayant disparu, nous ne les connaissons guère que par les magnifiques plans réunis dans les albums de la bibliothèque municipale de Besançon. De ce fait, les décorations théâtrales, comme les écrits romains, nous permettent de mieux cerner ses choix personnels dans un domaine artistique qui connut de profondes mutations théoriques et formelles et de vastes développements dans toute l´Europe au XVIIIe siècle. Un document pourrait servir symboliquement de frontispice à ce chapitre consacré aux jardins de Pâris, il s´agit du « Plan de la volière et des viviers de Varron d´après Pirro Ligorio ». Malgré son profond intérêt pour l´agronomie en général et l´agronomie antique en particulier, le livre de Varron ne figure pas dans sa bibliothèque. Pourtant cet exemple est hautement emblématique de la démarche de l´architecte dans la mesure où s´y mêlent des questions d´élevage, de production agricole et, même, de gastronomie, sans oublier, comme le précise l´auteur antique, de « delectationis causa » ! C´est au livre III du De Re Rustica, que Varron donne une longue description, pleine de détails, des volières destinées à l´élevage des volatiles et des bassins piscicoles de son domaine de Casinum. Ce texte a tout spécialement stimulé l´imagination des architectes de la Renaissance et, parmi eux, de Pirro Ligorio qui en a élaboré une restitution, plus ou moins à vol d´oiseau, dont la gravure figure dans le Speculum romanae magnificentiae... publié par Antoine Lafréry, recueil gravé qui connut de nombreuses éditions tout au long de la seconde moitié du XVIe siècle. Or Pâris en possédait un exemplaire qui porte la date de « 1554 et ann. suiv. » Ce qui semble intéressant ici, c´est d´observer que, si l´architecte s´applique à transposer — en plan et de manière assez littérale — les structures architecturales imaginées par Ligorio, en revanche il n´hésite pas à rajouter, le long des viviers, de grands quinconces dont la géométrie contraste fortement avec le jardin irrégulier qu´il développe autour de la tholos centrale et de la colonnade circulaire renfermant les volières. Ce que Varron décrivait comme « un bocage de haute futaie enfermé de muraille » et que Ligorio interprète comme un bosco assez dense, devient chez Pâris un délicieux jardin pittoresque où il décline tout un vocabulaire naturel où se combinent un petit lac bordé de rives rocheuses, une rivière serpentine avec son île, des chemins sinueux et des touffes d´arbres. Il s´agit là d´un document exemplaire dans la mesure où il permet de mesurer la profondeur de la culture classique de Pâris et sa capacité à se saisir des strates de l´histoire tout en démontrant, dans le même temps, son aptitude à les transposer dans le langage moderne du jardin.

Fiche technique

Parution : Janvier 2009
Couverture souple
Format : 16,5 x 24 cm
136 pages

ISSN : 1768-6512

Informations complémentaires

Poids 1,0141264060504 kg