Marbres et marbreries du Jura

17,00 

Publié par : Les Éditions Lieux Dits
ISBN : 9782914528580 Catégories : , , , , , ,

Description

La renommée du marbre du Jura

Quel est le point commun entre le tombeau de Marguerite d’Autriche à Bourg-en-Bresse réalisé au XVIe siècle, certains intérieurs français du XIXe siècle ou des Émirats Arabes Unis du XXe siècle, nombre de meubles de style Louis XV, la fontaine Saint-Michel et l’église de la Trinité à Paris, la statue de la liberté à New York, le théâtre de Caracas au Venezuela et le paquebot Splendor of the Seas ? Tous font appel aux marbres du Jura : albâtre, brocatelle, lumachelle, brêche, et autres calcaires.

Un matériau précieux, le marbre, et un savoir-faire, celui des marbriers

Ce livre vous convie à la découverte d’une industrie toujours vivante, où l’art et le savoir-faire des marbriers permettent de tirer d’un bloc rocheux uniforme un matériau précieux, révélant la richesse d’une gamme de couleurs et de dessins jusqu’alors cachés.

Un patrimoine industriel et géologique

Si les géologues ne répertorient aucun vrai marbre dans le département du Jura, il en va tout autrement des marbriers, pour lesquels cette appellation s’applique à toute roche calcaire polissable. Ainsi les qualités et la diversité de la pierre ont-elles très tôt favorisé l’ouverture de nombreuses carrières et, au XIXe siècle, l’implantation d’usines exportant au loin leur production et créant un incroyable patrimoine industriel jurassien.

Auteurs

Inventaire du patrimoine, Région Franche-Comté

Par Laurent Poupard
Né en Dordogne en 1962, Laurent Poupard a reçu à Bordeaux une formation d´historien de l´art et d´ethnologue, complétée par un diplôme d´informatique documentaire obtenu à Lyon. Recruté en 1987 par le service régional de l´Inventaire général de Franche-Comté (ministère de la Culture et de la Communication) — devenu service inventaire et patrimoine culturel (conseil régional de Franche-Comté) — il participe à l´inventaire du patrimoine scientifique et technique de cette région. Issu d´un milieu paysan, lors de mes études d´histoire de l´art, je fus dérouté par l´approche esthétique — voire esthétisante — des œuvres d´art, affaire de subjectivité où la qualité du discours et la force de conviction l´emportent parfois sur toute autre considération. Je fus donc d´autant plus attiré par 2 enseignements qui me semblaient bien plus matériels et terre à terre : celui du conservateur régional de l´Inventaire général d´Aquitaine, Jean-Claude Lasserre, et celui du directeur du Centre de recherche en physique appliquée à l´archéologie, Max Schvoerer. Chacun à sa manière montrait qu´une œuvre peut aussi s´appréhender à partir de ses caractéristiques physiques : matériau, dimensions, technique… Le côté systématique, patient et obstiné du travail de l´Inventaire général me séduisit particulièrement. Rappelons que ce service du ministère de la Culture et de la Communication a été créé en 1964 par André Malraux et André Chastel pour « recenser, étudier et faire connaître toute œuvre qui du point de vue historique, artistique ou archéologique, fait partie du patrimoine national ». Vaste programme succédant à diverses tentatives similaires ébauchées depuis le XVIIe siècle mais jamais menées à leur terme. La gageure tient en effet à travailler sur un nombre impressionnant d´œuvres — architecture et objets — d´époque, de nature et de qualité différentes, disséminées sur l´ensemble du territoire national, et à en restituer l´étude de manière homogène. Cette dernière condition est indispensable pour permettre comparaisons et analyses, aussi bien par un public professionnel (gestionnaires publics et décideurs, universitaires, offices du tourisme, etc.) qu´amateur, généralement plus intéressé par l´aspect monographique. Elle suppose une démarche scientifique — encadrée par des normes nationales —, une utilisation précoce de l´informatique et le recours à plusieurs corps de métiers : chercheurs, dessinateurs et photographes. Travail d´équipe, le travail de chercheur à l´Inventaire est donc varié, associant recherche d´informations en archives et dans les bibliothèques, étude sur le terrain (que ce terrain soit un canton rural du Haut-Jura ou le centre ville de Besançon, par exemple) prenant en compte tous les types d´architecture (ferme, église, château, immeuble, usine, site d´écluse, etc.) et d´objets (calice, tableau, machine, vitrail, lunette d´observation astronomique, sculpture, meuble, etc.), rédaction et mise en forme des dossiers, mise en valeur par des expositions et des publications (papier puis électroniques)… Il demande une remise en cause et une gymnastique intellectuelle permanentes : il n´est pas évident — bien que très stimulant — d´étudier et dater successivement un châssis de scie multilames destiné au débitage du marbre et un tableau d´église avant de rendre compte de l´architecture de cette même église puis de décrire une ferme ou une banque, le tout en confrontant l´œuvre aux textes qui en parlent. De même, la restitution des résultats s´effectue aussi bien par des conférences et des expositions que par des articles et des publications : le chercheur doit alors être écrivain, pédagogue, inventif. Autant de caractéristiques qui font de ce travail une passion tout autant qu´un métier.

Photographe : Yves Sancey

Extrait

Celle-ci demeure donc la dernière marbrerie de Saint-Amour et même la seule marbrerie industrielle du Jura. Occupant 28 personnes dans le département, elle ne compte plus les réalisations de prestige qui, sorties de ses ateliers, ont traversé mers et océans, à destination des émirats arabes notamment. Elle s’est distinguée en 1995 et 1996 par les revêtements muraux et de sol du paquebot Splendor of the Seas. Travaillant des marbres de toute origine, dont ceux de Chine, elle cherche cependant à promouvoir les marbres français, mettant en œuvre celui de Balanod même, mais remettant aussi en exploitation le Bleu de Savoie (de Villette) et le Boisjourdan (de Bouère, Mayenne). Dans un but facile à comprendre, un industriel lança un jour le jaune Saint-Martine, en essayant de profiter de la confusion que ne pouvait manquer de provoquer la similitude de nom. Cette tentative a échoué et ce marbre a complètement déserté le marché ; le jaune Lamartine avait du reste cessé lui-même d’être exploité et le travail ne fut repris qu’à la faveur d’une commande importante autant qu’accidentelle.

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Fiche technique

Parution : Novembre 2008
Couverture souple à rabats
Format : 24,3 x 29,7 cm
64 pages

Collection Images du patrimoine

Informations complémentaires

Poids 0,97003395361346 kg